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Les organisations professionnelles d'employeurs et les syndicats de salariés relevant de la convention collective nationale de la meunerie du 16 juin 1996 se sont réunis afin de créer un certificat de qualification professionnelle intitulé « conducteur de moulin ».
Cette démarche traduit la volonté des partenaires sociaux de mieux répondre aux besoins des entreprises de la branche, par la mise en place d'une formation adaptée et inexistante à ce jour, débouchant sur une qualification spécifique correspondant au niveau de compétence et de professionnalisme requis par les métiers de la branche.
Le CQP a ainsi pour objet :
- d'accroître, de valider et de reconnaître le professionnalisme des salariés de la branche en renforçant le développement de leurs compétences ;
- de favoriser l'évolution professionnelle des salariés en activité ainsi que l'insertion professionnelle de nouveaux salariés, en fonction des besoins des entreprises de la branche, en termes de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ;
- de renforcer l'employabilité des salariés en tenant compte de l'évolution des emplois et en favorisant ainsi leur maintien dans l'emploi.
Le CQP conducteur de moulin atteste, au moyen d'un titre délivré par la commission paritaire nationale de l'emploi (CPNE) de la branche, de l'acquisition d'une qualification spécifique et reconnue par la convention collective nationale, à travers une formation adaptée aux besoins des entreprises de la branche.
L'obtention du CQP correspond donc à la reconnaissance professionnelle nationale d'une qualification spécifique pour l'exercice de l'emploi de conducteur de moulin.
Le CQP conducteur de moulin concerne les entreprises de la meunerie et de la semoulerie de blé dur relevant du champ d'application de la convention collective nationale de la meunerie.
Sont concernés par le CQP conducteur de moulin :
- les demandeurs d'emploi et les jeunes de 16 à 25 ans dans le cadre d'un contrat de professionnalisation ;
- les salariés en activité dans une entreprise de la branche :
- dans le cadre du plan de formation de l'entreprise ;
- dans le cadre du droit individuel à la formation ;
- dans le cadre de la période de professionnalisation.
Après son enregistrement au répertoire national des certifications professionnelles, le CQP pourra également être accessible par le dispositif de validation des acquis de l'expérience.
Les partenaires sociaux reconnaissent qu'acquérir ou conforter une qualification professionnelle validée par un CQP est une démarche personnelle permettant une évolution professionnelle du salarié qui doit être avant tout basée sur le volontariat. Elle requiert toutefois l'accord de l'employeur qui appréciera l'opportunité de la démarche, notamment quant à la possession des connaissances et aptitudes de base minimales que cette démarche nécessite.
L'admission aux actions de formation est matérialisée par une inscription auprès de l'AFPI Céréales qui est chargée d'assurer la gestion administrative du CQP conducteur de moulin.
Le CQP conducteur de moulin s'acquiert à l'issue d'un parcours de formation formalisé sur la base d'un référentiel de compétences qui figure en annexe du présent avenant.
La démarche de formation qualifiante validée par un CQP nécessite la mise en place d'un tutorat.
Dans ce cadre, les missions du tuteur, désigné sous le terme de référent, recouvrent :
- la participation à l'intégration et à la mise en œuvre du référentiel de compétences ;
- la transmission dans ce cadre de ses savoir-faire et de son expérience professionnelle ;
- la participation à l'évaluation continue du candidat au moyen, notamment, du livret de suivi.
Afin d'assurer au mieux ces missions, il convient de s'assurer que le référent justifie d'une formation adaptée.
Avant le début du CQP, le référent participe à une journée de formation au cours de laquelle lui est remis un document intitulé « livret du référent ».
L'évaluation des savoirs et savoir-faire professionnels s'effectue en continu selon le référentiel de compétences.
L'évaluation en continu est facilitée par l'utilisation d'un livret de suivi qui a pour but de :
- suivre dans le temps l'évolution du candidat et l'acquisition progressive des compétences, tant au plan théorique que pratique ;
- faciliter les échanges entre le candidat, le référent ainsi que l'appréciation future du jury.
Ce livret de suivi est rempli conjointement par le référent désigné par l'entreprise et par le(s) formateur(s).
Ces opérations d'évaluation en continu apportent une contribution importante à l'appréciation globale du parcours de qualification du candidat, quant à chacun des domaines de compétences à acquérir ou à valider.
A l'issue du parcours de formation, ce livret de suivi est transmis aux membres du jury.
Les membres du jury auditionnent le(s) formateur(s) ainsi que le référent sur le parcours du candidat au CQP. Ils rencontrent le candidat.
Pour obtenir le CQP, le candidat devra avoir acquis 100 % des savoir-faire primordiaux et 80 % des savoir-faire secondaires.
Le jury est constitué au niveau national.
Les organisations signataires désignent les membres du jury.
Le jury est composé paritairement de représentants des organisations syndicales et des organisations patronales représentées à la CPNE à raison de 2 représentants par collège.
Seules peuvent être désignées les personnes en activité ayant une expérience professionnelle d'au moins 5 ans dans le métier dont relève le CQP concerné et un niveau au moins équivalent à ce dernier.
Le jury ne peut pas comprendre de personnel de l'organisme de formation ni le référent.
Le jury est présidé pour la durée du mandat, alternativement par un représentant du collège employeur et du collège salarié.
Les membres du jury sont nommés pour une session.
Le secrétariat du jury est assuré par le secrétariat de la CPNE.
Le jury est chargé de délivrer ou non le CQP au nom de la CPNE.
A l'issue de la délibération, le président du jury signe le procès-verbal et informe les candidats des décisions du jury.
La décision du jury est souveraine.
La décision est prise à la majorité de ses membres. Les notes obtenues par les candidats sont reportées sur un état récapitulatif des notes qui permet au jury de délibérer.
Le salarié qui passe avec succès les examens obtient un certificat établit par la CPNE sur papier à entête.
Ce certificat mentionne le nom du candidat, l'intitulé du CQP, la date de l'obtention, le niveau de qualification ainsi obtenu.
Contribuant au développement des compétences et de l'expertise professionnelle de son titulaire ainsi qu'à sa reconnaissance par l'ensemble de la profession, la détention du CQP conducteur de moulin doit aussi être prise en compte à l'intérieur de l'entreprise.
C'est pourquoi les parties signataires reconnaissent que suite à l'obtention du CQP il doit en être tenu compte en matière de classification conventionnelle.
Ainsi, il est convenu que son titulaire bénéficie au moins du coefficient 155 de la grille de classification de la convention collective nationale de la meunerie, au plus tard dans le mois suivant la délivrance au salarié de son certificat. Dans un délai maximum de 2 ans suivant la prise effective du poste de conducteur de moulin, le titulaire du CQP sera classé au minimum au coefficient 170.
Le CQP conducteur de moulin est créé pour une durée indéterminée.
La commission paritaire nationale de l'emploi examine chaque année les résultats du CQP, les évolutions de l'emploi dans le secteur concerné et décide d'éventuels aménagements du CQP ou de sa suppression.
En cas de suppression, les actions de formation en cours seront menées à leur terme jusqu'à la délivrance des certificats dont les titulaires pourront se prévaloir.
En cas de modifications du CQP, celles-ci sont apportées à tout cycle de formation débutant après la décision de la commission.
L'accord est conclu pour une durée indéterminée.
Toutefois, les parties signataires se réservent la possibilité de revoir telle disposition qui lui semblerait utile, selon les règles de révision de la convention collective de la meunerie.
L'accord entrera en vigueur à compter de sa date de signature pour les parties signataires et s'appliquera donc à l'ensemble des entreprises adhérentes, aux syndicats signataires et à leurs salariés à compter de cette date.
Il s'appliquera à l'ensemble des entreprises de la branche et à leurs salariés le premier jour du mois suivant la date de publication de l'arrêté d'extension au Journal officiel.
Les parties signataires conviennent de demander l'extension du présent accord au ministère des affaires sociales, du travail et de la cohésion sociale.
Fait à Paris, le 10 septembre 2004.
Suivent les signatures des organisations ci-après :
Organisations patronales :
ANMF;
SNIA;
CFSI ;
SRF.
Syndicats de salariés :
FGA-CFDT ;
CSFV-CFTC ;
FGTA-FO ;
FAA CFE-CGC.
Maîtriser les process :
- identifier rapidement une situation problématique ;
- prendre des initiatives rapidement en situation problématique simple sans contrevenir aux procédures en vigueur ;
- tirer les enseignements des situations antérieures ;
- comprendre les conséquences de ses actes ;
- proposer des solutions simples en vue d'améliorer le process, l'utilisation, l'entretien des équipements ;
- faire preuve de rigueur dans l'exécution de son travail ;
- conduire et contrôler plusieurs process en simultané ;
- intervenir sur les process selon l'interprétation des indicateurs disponibles et selon les priorités.
Communiquer. - Transmettre. - Rendre compte :
- alerter son supérieur hiérarchique en cas d'anomalie, d'intrusion en cas de situation problématique complexe (risques en termes de sécurité pour les personnes ou pour les installations du moulin) ;
- identifier et signaler un signal anormal ou un dysfonctionnement sur le process ;
- signaler toutes anomalies ou erreurs commises de sa part ;
- transmettre les consignes écrites ou orales de façon claire et compréhensible notamment en terme de passation entre équipe (répertorier et noter tous les incidents ou observations afin d'informer ou permettre des interventions différées) ;
- travailler en équipe ;
- travailler en autonomie :
- identifier les limites de ses compétences et faire appel à d'autres compétences ;
- utiliser l'informatique de production.
Garantir la qualité, l'hygiène, la maintenance de « 1er niveau » et le nettoyage des installations :
- appliquer les procédures et modes opératoires relatifs à la qualité ;
- appliquer les plannings et procédures d'hygiène et de nettoyage ;
- appliquer les procédures d'entretien et de maintenance de premier niveau (en cas de panne ou en préventif) ;
- appliquer les consignes de sécurité sur les installations et équipements concernés.
- lire, écrire et compter ;
- connaissance de base de l'utilisation de l'informatique ;
- les principales caractéristiques et qualités du blé et en relation avec la mouture (hard, soft) ;
- les normes, consignes et procédures d'hygiène et de sécurité au poste de travail ;
- les caractéristiques liées aux matières pouvant être facteur de risque (conservation, poussières) ;
- les causes principales des incidents et accidents ;
- les dispositifs d'hygiène et de sécurité des équipements, installations et des personnes ;
- les procédures de nettoyage des équipements et installations ;
- le fonctionnement de base de l'ensemble des équipements et machines ;
- les procédures de maintenance de premier niveau des différents équipements ;
- les fondements en qualité (procédure, mode opératoire, enregistrements, indicateurs, analyses spécifiques,...) ;
- les principales caractéristiques et qualités des produits finis, farines et mélanges ;
- les programmes de préparation, fabrication, traitement ;
- les relevés de stocks.
| Référentiel compétences du conducteur de moulin | |
| Réceptionner les matières |
Contrôler la conformité de la livraison avant déchargement :
- connaître, respecter et appliquer les procédures de contrôle avant le déchargement ;
- rendre compte à son supérieur hiérarchique en cas de problème lors du contrôle à la réception.
Assurer le déchargement et l'ensilage :
- respecter et appliquer les procédures du déchargement ;
- identifier les moyens, les matériels à utiliser pour décharger les camions ou autres ;
- effectuer un prénettoyage du blé avant stockage selon les consignes ou procédures ;
- contrôler visuellement les déchets issus du prénettoyage ;
- transférer dans les cellules la bonne variété de blé ;
- respecter le déchargement prévu des matières selon l'urgence, la qualité du blé, l'ordre d'arrivée des camions ;
- enregistrer les tonnages lors des mouvements de blés ;
- neutraliser une cellule en cas de dysfonctionement.
- la capacité de stockage des silos ;
- le circuit de transport et de traitement du blé ;
- les principaux matériels et installations (transilage : suceuse de blé, fosse...) ;
- les procédures de réception et de déchargement en vigueur dans le moulin ;
- les conditions de conditionnement du blé dans les silos ;
- les consignes de transfert du blé dans les cellules (diagramme de réception).
Résultat : un blé conforme au cahier des charges et stocké au bon endroit (dans le respect du temps imparti et des procédures en vigueur).
Procédures de déchargement :
- lire un bon de livraison ;
- contrôler le tonnage de la livraison ;
- effectuer un premier contrôle qualitatif du blé (niveau de pureté, odeurs, présence de parasites, humidité, protéines...) ;
- prélever un échantillon pour le contrôle en laboratoire ;
- accepter ou refuser le déchargement ;
- effectuer les enregistrements ;
- enregistrer les quantités et les qualités réceptionnées.
| Référentiel compétences du conducteur de moulin | |
| Préparer les matières avant transformation |
Assurer les mélanges de blés :
- respecter les consignes et procédures de mélange ;
- contrôler et enregistrer les mouvements de matière dans la réalisation des mélanges.
Assurer le nettoyage du blé :
- respecter les consignes et procédures de nettoyage ;
- arrêter le circuit de nettoyage en cas de dysfonctionnement ;
- redémarrer le circuit de nettoyage après arrêt ;
- assurer une veille régulière sur le circuit de nettoyage ;
- contrôler visuellement le nettoyage du blé et la nature des déchets et de leur transfert/stockage.
Assurer le mouillage puis le repos du blé :
- appliquer les consignes de mouillage et de repos selon les procédures en vigueur ;
- régler le « mouillage » et contrôler le maintien de la consigne ;
- gérer les changements de préparation selon les procédures d'enchaînement des lots.
Effectuer des prélèvements pour réaliser ou faire réaliser les contrôles qualité :
- contrôler l'humidité du blé ;
- enregistrer les résultats des contrôles.
- les circuits de nettoyage et de préparation du blé et les installations (nettoyage, mouillage et repos du blé...) ;
- les logiques de démarrage des circuits de nettoyage ;
- le rôle des différentes étapes de la préparation ;
- l'influence d'une erreur dans la préparation ;
- les liens entre la qualité de la préparation et la qualité de la mouture ;
- les procédures d'enchaînement des lots de préparation ;
- les programmes de préparation/fabrication ;
- les consignes de réglage des machines pour nettoyer ;
- les consignes de « mouillage » selon les variétés de blé (correspondance ou abaque pour la quantité d'eau à ajouter en fonction des caractéristiques du blé ou cahier des charges de mouillage) ;
- les consignes de repos du blé (notamment en semoulerie) ;
- rôle des mélanges.
Résultat : un mélange de blé conforme à la formule, propre, au pourcentage d'humidité voulu, reposé et prêt à être moulu.
| Référentiel compétences du conducteur de moulin | |
| Transformer le grain en farine ou semoule |
Respecter les consignes et/ou procédures relatives aux process de transformation du grain en farine ou en semoule :
- lire et respecter le diagramme de mouture ;
- appliquer et respecter les réglages des cylindres et plansichters en fonction des consignes mises en place et disponibles ;
- respecter les consignes de changement de mouture ;
- gérer les changements de fabrication selon les procédures d'enchaînement des lots.
Identifier et résoudre les dysfonctionnements ou pannes si besoin :
- identifier et analyser les causes et conséquences d'un dysfonctionnement simple ;
- proposer des solutions, réglages, améliorations, interventions sur le process ou sur les installations conformément aux procédures à partir de l'analyse du dysfonctionnement simple observé ;
- appliquer méthodiquement les consignes et procédures en cas de pannes ou incidents, (en identifiant les conséquences de l'intervention sur chaque étape du process de transformation) : en cas de « perce », en cas de bourrage ;
- mesurer les enjeux de ses prises de décision et de ses interventions sur le process ou sur les installations ;
- répertorier et noter tous les incidents ou observations en vue d'informer l'équipe suivante et le responsable, permettre des interventions en différé.
Effectuer des prélèvements pour réaliser ou faire réaliser les contrôles qualité des produits transformés :
- contrôler régulièrement par échantillonnage les produits d'extraction et plus particulièrement les farines ou les semoules ;
- contrôler en fin de diagramme de mouture la qualité des produits finis (humidité et protéines de la farine ou de la semoule ou des issues...) ;
- enregistrer les résultats des différents contrôles.
- la connaissance de base des produits finis de mouture ;
- le circuit de transformation du blé ;
- les différents types de machines, les principes de base de leur fonctionnement et leurs principales finalités (cylindres canelés, cylindres lisses, plansichter...) ;
- les procédures d'enchaînement des lots de fabrication ;
- les consignes de réglages des cylindres à respecter en relation avec les produits finis ;
- les consignes d'extraction en meunerie et en semoulerie ;
- les consignes des process d'écrasement et de tamisage ;
- les consignes d'intervention en cas de pannes ou incidents ;
- les consignes de réglage et d'ajustement liées aux indicateurs de mesure mis en place.
Résultats : des produits finis conformes aux cahiers des charges visés et obtenus en respectant les consignes et procédure de fonctionnement, de nettoyage et d'entretien des installations. #include "/projects/centre-inffo/www2001/v2/cpnfp/pied_integral.html"