Titre : | La sécurisation des ruptures au sein des parcours professionnels : les limites posées par les attentes différenciées de reconnaissance sociale (2007) |
Auteurs : | Alain Thalineau |
Type de document : | Article : article de périodique |
Dans : | RELIEF (n°22, Juillet 2007) |
Pagination : | pp. 59-63 |
Note générale : | Fait partie d'un dossier intitulé "Ruptures et irréversibilités dans les trajectoires, comment sécuriser les parcours professionnels ? XIVème journées d'étude sur les données longitudinales dans l'analyse du marché du travail" |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
Thesaurus formation 2019 SECURISATION PARCOURS PROFESSIONNEL ; PSYCHOSOCIOLOGIE TRAVAIL ; PRECARITE SOCIALE ; TRAVAIL PRECAIRE ; BIBLIOGRAPHIE |
Résumé : | Selon l'auteur, cette contribution a pour objectif de présenter, à partir de l'analyse microsociologique des ruptures professionnelles, les limites d'un modèle de sécurisation des parcours professionnels par la réversibilité des " états " sur la base du triptyque " savoir-risque-mobilité ". Lorsqu'on se situe sur un plan macrosociologique, les ruptures professionnelles sont entendues comme un arrêt brutal de l'activité dont il s'agit de rechercher les raisons tant du côté du fonctionnement du marché de l'emploi que du côté des caractéristiques sociales des individus. La régularité de ces ruptures et les diversités de trajectoires professionnelles leur faisant suite signifieraient l'émergence de " nouveaux " standards de trajectoire. Si la rupture involontaire est pensée comme un moment éprouvant pour les individus, elle est aussi pensée comme une norme : Il va de soi que le salarié ne peut plus avoir la garantie de conserver un même emploi pendant toute la durée de sa vie professionnelle. Il faut désormais tout mettre en oeuvre pour que la rupture, inexorable, devienne une " opportunité " pour vivre de nouvelles expériences. Le modèle mis en avant fait référence à celui de l'être moderne, qui, au nom de sa quête de soi, n'est plus dépendant d'un lieu d'activité, d'un employeur, d'une équipe de travail pour de longues années. Nomade, il change d'emploi au gré de ses désirs. Même s'il n'est pas à l'initiative de l'arrêt de l'activité, cela reste pour lui une occasion de diversifier ses expériences, de se former pour mieux " rebondir ". Mais cette construction normative d'une trajectoire professionnelle diversifiée, intégrant des moments de formation et de loisirs, n'est pas nécessairement vécue comme une " opportunité ". Le propos, ici, est de montrer, à partir de l'analyse sociologique de récits biographiques, que la rupture professionnelle s'inscrit dans un parcours de reconnaissance sociale. Or, l'attente individuelle de reconnaissance sociale n'est pas univoque. Le vécu de la rupture professionnelle varie selon ce que représente l'emploi, et le travail qu'il contient, dans ce parcours de reconnaissance. Un parcours qui n'a rien d'aléatoire mais qui est dépendant de la position sociale et de la trajectoire sociale. Les récits ont été recueillis auprès de 70 femmes et hommes, âgées entre 30 et 50 ans, en situation de rupture professionnelle depuis au moins un an et relavant des catégories d'ouvriers, d'employés et de cadres supérieurs. |