Titre : | De l'errance à l'autonomie : accompagner les jeunes en rupture (2010) |
Auteurs : | Caroline Helfter |
Type de document : | Article : article de périodique |
Dans : | ASH - actualités sociales hebdomadaires (n°2646, 12/02/2010) |
Pagination : | pp. 24-27 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
Thesaurus formation 2019 JEUNE ; INSERTION SOCIALE ; INSERTION PROFESSIONNELLE ; PUBLIC DEFAVORISE ; EXCLUSION ; FAJ ; DECROCHAGE FORMATION ; ACCES FORMATION ; EVALUATION POLITIQUE PUBLIQUE ; POLITIQUE SOCIALE ; EDUCATEUR SPECIALISE ; PAYS DE LA LOIRE ; MISSION LOCALE ; ACCOMPAGNEMENT SOCIAL |
Résumé : | Selon l'auteur, aux marges de la société, certains adolescents et jeunes adultes empruntent des chemins peu balisés, qui peuvent devenir des chemins d'exclusion. En janvier 2009, quand Martin Hirsch, Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, s'est vu confier le commissariat à la jeunesse, il a déclaré vouloir répondre au lancinant problème des jeunes en errance. Les jeunes errants se retrouvent essentiellement au cœur des villes, sur des espaces carrefours. Les jeunes rencontrés sont pris dans des processus d'exclusion multiples : ils ont souvent été rejetés ou se sont exclus de la famille, de l'école, du travail, des dispositifs de droit commun. A noter sur ces sujets, un encadré décrit l'action de la mission locale de Nantes. Au vu de l'augmentation sensible du nombre de jeunes en errance, la mission locale de Nantes Métropole - qui gère le Fonds d'aide aux jeunes (FAJ) - a réalisé entre 2005 et 2007 une enquête approfondie pour mieux connaître ce public. Il s'est agi, dans un premier temps, de recenser les 18-24 ans qui avaient bénéficié au moins une fois du FAJ en 2005. Sur 2 700 dossiers de FAJ traités en 2005, 276 concernaient des jeunes sans abri ou en difficulté de logement. Toujours selon l'auteur, globalement, ces jeunes en errance présentent plusieurs traits qui les distinguent de l'ensemble de ceux accueillis à la mission locale. Ce sont surtout des garçons (61 %), alors que le public de la mission locale est majoritairement féminin (53 %). En termes de parcours scolaire, les jeunes interrogés ont un faible niveau : ceux de niveau VI et V bis représentent plus de 40 % de la population étudiée, alors que ce taux est inférieur à 30 % pour l'ensemble du public de la mission locale. les jeunes errants sont 81 % à déclarer avoir vécu difficilement leur scolarité. Depuis que celle-ci est terminée, 63 % ont suivi au moins une formation, principalement dans l'hôtellerie-restauration, le secteur bâtiment-travaux publics ou les industries de process (comme l'agro-alimentaire ou la chimie) et 95 % ont eu au moins une expérience professionnelle - quasi-exclusivement avec des contrats précaires ou aidés de courte durée. Questionnés sur leurs ressources, près de sept jeunes sur dix déclarent vivre du système D (en particulier la manche), 16 % d'allocations (allocation d'insertion, Assedic, CIVIS), 12 % travaillent de manière régulière ou non. Par ailleurs, 85 % des jeunes déclarent que le FAJ constitue le seul secours reçu. Pour la quasi-totalité des jeunes rencontrés (94 %), l'errance ne constitue pas un choix de vie. |