L'accord s’inscrit dans le cadre de la négociation relative à la GPEC, ainsi que dans le cadre de celle relative aux objectifs, aux priorités et aux moyens de la formation professionnelle. Il prend en compte les évolutions législatives, réglementaires et conventionnelles issues de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 et de la création de l'opérateur de compétences Atlas agréé par l'arrêté du 29 mars 2019.
Ces négociations sont le fruit de travaux menés dans le domaine de l'emploi et de la formation, dans le cadre de la commission paritaire nationale de l'emploi et de la formation professionnelle (CPNEFP), des travaux de l'observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance et de l'Opco Atlas.
GPEC, gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
La GPEC a pour objectif d'identifier les évolutions prévisibles des emplois et des métiers, des compétences et des qualifications, liées aux mutation économiques et technologiques ainsi qu'aux évolution démographiques et environnementales. Elle doit permettre d'appréhender, les questions d'emploi et de compétences, de construire des solutions transversales répondant aux enjeux de tous les acteurs : les entreprises et leurs salariés, les territoires et les actifs.
Les entreprises d'au moins 300 salariés sont soumises à l'obligation triennale de négociation sur la GPEC et la GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnels) article L2242-20 du Code du travail. Les entreprises de moins de 300 salariés sont incitées à négocier un accord GPEC.
Information et consultation du comité social et économique (CSE)
Dans le cadre de la consultation annuelle sur la politique sociale de l'entreprise, les informations suivantes sont mises à la disposition du CSE :
- évolution de l’emploi, des qualifications, de la formation et des salaires, sur les actions en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés, sur le nombre et les conditions d’accueil des stagiaires, sur l’apprentissage ;
- le plan de développement des compétences du personnel de l’entreprise ;
- la mise en oeuvre des contrats de professionnalisation et du compte personnel de formation (CPF) ;
- la mise en oeuvre des entretiens professionnels et de l’état des lieux récapitulatifs prévus à l’article L6315-1 du Code du travail.
Entretien professionnel
Il est obligatoire tous les deux ans (à partir de l'entrée dans l'entreprise, puis de la date de l'entretien précédent) et donne lieu à la rédaction d’une synthèse écrite dont une copie est remise au salarié. Il est destiné à envisager les perspectives d'évolution professionnelle du salarié et les formations qui peuvent y contribuer. Il permet également d’informer le salarié sur la VAE, l’activation de son compte personnel de formation, les abondements de compte que l’employeur est susceptible de financer le conseil en évolution professionnelle.
L'entretien professionnel doit être systématiquement proposé à tout salarié qui reprend son activité après une période d'interruption. L'entretien peut avoir lieu, à l'initiative du salarié, à une date antérieure à la reprise de poste.
Tous les 6 ans, il doit être complété par un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel du salarié au cours duquel il sera vérifié si le salarié a :
- suivi au moins une action de formation ;
- acquis des éléments de certification par la formation ou par une validation des acquis de son expérience ;
- bénéficié d’une progression salariale ou professionnelle.
Une sanction (abondement du CPF du salarié concerné) est prévue dans les entreprises d’au moins 50 salariés si au cours de ces six années, le salarié n’a pas bénéficié des entretiens prévus et d’au moins une formation non obligatoire.
Conseil en évolution professionnelle (CEP)
Toute personne peut bénéficier tout au long de sa vie professionnelle d’un CEP. Il a pour ambition de favoriser l’évolution et la sécurisation des parcours professionnels. L'opérateur du CEP accompagne la personne dans la formalisation et la mise en oeuvre de ses projets d'évolution professionnelle, en lien avec les besoins économiques et sociaux existants et prévisibles dans les territoires. Il facilite l'accès à la formation, en identifiant les compétences de la personne, les qualifications et les formations répondant aux besoins qu'elle exprime ainsi que les financements disponibles. L’offre de service du CEP est définie par un cahier des charges arrêté par le ministre en charge de la formation professionnelle.
Bilan de compétences
Le bilan de compétences permet d’analyser ses compétences professionnelles et personnelles, ses aptitudes et ses motivations en appui d’un projet d’évolution professionnelle et, le cas échéant, de formation. Il peut se dérouler, selon les dispositions législatives et réglementaires en vigueur, dans le cadre du plan de développement des compétences de l'entreprise ou dans le cadre de la mobilisation de son CPF par le salarié. La durée du bilan de compétences ne peut excéder 24 heures par bilan.
Passeport d’orientation, de formation et de compétences
Il permet à chaque salarié de recenser les formations et qualifications suivies dans le cadre de la formation initiale ou continue ainsi que les acquis de l’expérience professionnelle, conformément aux modalités déterminées par les dispositions réglementaires. Il ne peut être consulté sans l'autorisation de son titulaire.
Insertion, développement des compétences
Préparation opérationnelle à l’emploi (POE) et actions collectives d’insertion
La POE permet à une entreprise de bénéficier d’une aide financière pour former un demandeur d’emploi, préalablement à son embauche, ou certains salariés en contrat aidé. Objectif : faire acquérir à l’intéressé les compétences nécessaires à la tenue du poste.
POE individuelle
Permet à un demandeur d’emploi ou à un salarié recruté en contrat à durée déterminée ou indéterminée en contrat unique d’insertion, de bénéficier d’une formation nécessaire à l’acquisition des compétences requises pour occuper un emploi correspondant à une offre déposée par une entreprise auprès de Pôle emploi.
POE collective
Permet à plusieurs demandeurs d’emploi et salariés recrutés en contrat à durée déterminée ou indéterminée conclu en contrat unique d’insertion de bénéficier d’une formation nécessaire à l’acquisition des compétences requises pour occuper des emplois correspondant à des besoins identifiés.
Contrat d'apprentissage
Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un salarié. Son objectif est de permettre à un jeune de suivre une formation générale, théorique et pratique, en vue d’acquérir un diplôme d’État (CAP, BAC, BTS, Licence, Master, etc.) ou un titre à finalité professionnelle inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
Rémunération
Rémunération brute mensuelle minimale d'un apprenti |
Situation |
16 à 17 ans |
18 à 20 ans |
21 à 25 ans |
26 ans et plus |
1ère année |
27% du Smic, soit 415,64 € |
43% du Smic, soit 661,95 € |
53% du Smic, soit 815,89 € ou 53% du salaire minimum conventionnel correspondant à l'emploi occupé |
100% du Smic
Salaire le + élevé entre le Smic (1 539,42 €) et le salaire minimum conventionnel correspondant à l'emploi occupé |
2ème année |
39% du Smic, soit 600,37 € |
51% du Smic, soit 785,10 € |
61% du Smic, soit 939,04 € ou 61% du salaire minimum conventionnel correspondant à l'emploi occupé |
100% du Smic
Salaire le + élevé entre le Smic (1 539,42 €) et le salaire minimum conventionnel correspondant à l'emploi occupé
|
3ème année |
55% du Smic, soit 846,68 € |
67% du Smic, soit 1 031,41 € |
78% du Smic, soit 1 200,74 € ou 78% du salaire minimum conventionnel correspondant à l'emploi occupé |
100% du Smic
Salaire le + élevé entre le Smic (1 539,42 €) et le salaire minimum conventionnel correspondant à l'emploi occupé
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Contrat de professionnalisation
Le contrat de professionnalisation peut être conclu sous la forme d'un contrat à durée déterminée (CDD) ou à durée indéterminée (CDI) associant des enseignements généraux, professionnels et technologiques dispensés dans des organismes publics ou privés de formation, et l'acquisition de savoir-faire professionnels en entreprise. Le salarié bénéficie du soutien d'un tuteur. Le contrat (CDD) ou l'action de professionnalisation (au début d'un CDI) est d'une durée comprise entre 6 et 12 mois et peut être portée jusqu'à 24 mois par convention ou accord de branches, voire 36 mois pour certains publics prioritaires. Lorsqu'il est conclu à durée déterminée, il peut être renouvelé une fois si la qualification visée n'a pu être obtenue pour cause d'échec aux épreuves, maladie, maternité, accident du travail, défaillance de l'organisme de formation.
Les actions de positionnement, d’évaluation et d’accompagnement ainsi que les enseignements généraux, professionnels et technologiques sont portés à une durée égale à 50 % maximum du contrat de professionnalisation à durée déterminée ou des actions de professionnalisation engagées dans le cadre de contrats à durée indéterminée. La CPNFPE peut définir des publics ainsi que des qualifications et certifications prioritaires visés par ces mesures.
Rémunération
Niveau de formation |
moins de 21 ans |
Plus de 21 ans |
26 ans et plus |
Diplôme inférieur au Bac ou de niveau IV |
55 % du Smic |
70 % du Smic |
100 % du Smic ou 85 % du salaire minimum conventionnel de la branche |
Diplôme supérieur ou égal au Bac |
65 % du Smic |
80 % du Smic |
Tuteur
Le tuteur est désigné parmi les salariés volontaires de l’entreprise. Il doit justifier des expériences suffisantes et de qualifications nécessaires pour remplir sa fonction tutorale. Le tuteur est chargé d’accueillir l’alternant en contrat de professionnalisation, ou en reconversion ou promotion par l’alternance, ou en contrat d’apprentissage dans l’entreprise, de le former à ses métiers et de lui transmettre ses compétences et savoir-faire pour acquérir les qualifications nécessaires à ses métiers, veiller au respect de l’emploi du temps du bénéficiaire ou apprenti, participer à l’évaluation du suivi de la formation.
Insertion professionnelle
Tout salarié ayant préparé par la voie de l’alternance (contrat d’apprentissage ou contrat de professionnalisation) une formation n’ayant pas permis la délivrance d’un diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle peut bénéficier à sa demande de la prise en compte de ses acquis en vue de l’obtention du certificat de qualification professionnelle (CQP) chargé de relation clientèle assurance, ainsi que d’autres CQP qui seraient développés ultérieurement par la branche, ou de CQP interbranches (CQPI).
Développement des compétences
Formation ouverte et à distance
Une formation ouverte et/ou à distance est un dispositif de formation organisé en fonction de besoins individuels ou collectifs (individus, entreprises, territoires). Elle comporte des apprentissages individualisés et l’accès à des ressources et compétences locales ou à distance. Elle n’est pas exécutée nécessairement sous le contrôle permanent d’un formateur.
Action de formation en situation de travail (AFEST)
L’AFEST est une action de formation composée :
- d’une ou plusieurs mises en situation de travail préparées, organisées et aménagées à des fins didactiques ;
- d’une ou plusieurs séquences réflexives, en rupture avec l’activité productive, animée par un tiers.
La mise en oeuvre d’une action de formation en situation de travail comprend :
- des moments d’analyse de l’activité de travail pour, le cas échéant, l’adapter à des fins pédagogiques ;
- la désignation préalable d’un formateur pouvant exercer une fonction tutorale ;
- la mise en place de phases réflexives, distinctes des mises en situation de travail et destinées à utiliser à des fins pédagogiques les enseignements tirés de la situation de travail, qui permettent d’observer et d’analyser les écarts entre les attendus, les réalisations et les acquis de chaque mise en situation afin de consolider et d’expliciter les apprentissages ;
- des évaluations spécifiques des acquis de la formation qui jalonnent ou concluent l’action.
Plan de développement des compétences
L'employeur doit assurer l'adaptation de ses salariés à leur poste de travail et veiller au maintien de leur capacité à occuper leur emploi, au regard notamment des évolutions technologiques. Pour cela, il doit leur proposer des formations prévues dans le cadre du plan de développement des compétences (ex-plan de formation). L’employeur a deux obligations en matière de formation professionnelle : l’adaptation au poste de travail et le maintien dans l’emploi des salariés ; il peut également proposer des actions qui participent au développement des compétences (article L6321-1 du Code du travail). Le plan de développement des compétences recense l’ensemble des actions de formation mises en place par l’employeur pour ses salariés, dont certaines sont obligatoires en application d’une convention internationale ou de dispositions légales et réglementaires (article L6321-2 du Code du travail).
Actions de formation relevant du plan de développement des compétences :
- les actions de formation obligatoires ou nécessaires qui sont celles qui conditionnent l’exercice d’une activité ou d’une fonction en application d’une convention internationale ou de dispositions légales et réglementaires. Elles constituent du temps de travail effectif et donnent lieu au maintien de la rémunération par l’employeur ;
- les actions de formation autres que celles-ci-dessus, dites non obligatoires : elles constituent aussi du temps de travail effectif et donnent lieu au maintien de la rémunération, sauf lorsqu’elles se déroulent hors temps de travail.
Compte personnel de formation
Le compte personnel de formation (CPF) est utilisable par tout salarié, tout au long de sa vie active, y compris en période de chômage, pour suivre une formation qualifiante. Le CPF a remplacé le droit individuel à la formation (DIF). Toutefois, les salariés ne perdent pas les heures acquises au titre du DIF, elles seront intégrées au CPF. Depuis le 1er janvier 2019, il est alimenté en euros et non plus en heures. Le CPF fait partie du compte personnel d'activité (CPA).
À partir de 2020, le CPF (hors projets individuels relevant du CPF «transition professionnelle») sera géré par la Caisse des dépôts, qui assurera la prise en charge des actions de formation en fonction du montant disponible sur le compteur de la personne et en fonction des éventuels abondements possibles.
Le CPF est alimenté automatiquement à la fin de chaque année proportionnellement au temps de travail réalisé au cours de l'année par le salarié dans la limite d'un plafond. Les droits restent acquis même en cas de changement d'employeur ou de perte d'emploi. Des abondements, sont possibles au-delà de ce plafond. La mobilisation du CPF relève de l’initiative du salarié. Lorsque le coût de la formation est supérieur au montant des droits acquis sur le compte ou aux plafonds d’utilisation, celui-ci peut faire l’objet, à la demande de son titulaire, d’abondements en droits complémentaires pour assurer le financement de cette formation conformément à l’article L6323-4 du Code du travail.
CPF de transition professionnelle
Le projet de transition professionnelle (PTP), ou CPF de transition, permet au salarié de s'absenter pour suivre une formation certifiante lui permettant de changer de métier ou de profession. Il remplace le congé individuel de formation (CIF). Le salarié bénéficie d'un congé spécifique lorsqu'il suit cette action de formation en tout ou partie durant son temps de travail. Il est pris en charge par la CPIR, commission paritaire interprofessionnelle régionale, ou transition Pro. Il est ouvert sous conditions et est accordé sur demande à l'employeur. Le salarié est rémunéré pendant toute la durée de la formation.
Sont éligibles à ce dispositif, les actions de formation certifiantes sanctionnées par :
- une certification enregistrée au RNCP ;
- l’acquisition d’un bloc de compétences ;
- une certification enregistrée au répertoire spécifique.
Validation des acquis
La VAE permet aux salariés l’acquisition d’une certification professionnelle enregistrée dans le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Elle permet de valider les acquis de son expérience professionnelle.
La prise en charge financière des actions de VAE peut entrer, à la demande du salarié, dans le dispositif du :
- congé VAE (CVAE), sous réserve d'en respecter les conditions ;
- plan de développement des compétences de l'entreprise, sous réserve de l'accord de l'employeur ;
- CPF.
La réforme de la formation modifie l’architecture du financement de la formation professionnelle
Depuis le 1er janvier 2019, le financement de la formation est composé de la contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance (Cufpa) ; de la contribution supplémentaire à l’apprentissage (CSA) et de la contribution pour le financement du compte personnel de formation des salariés en CDD.
La collecte des contributions des employeurs au titre de la formation professionnelle en 2019 et en 2020 sera assurée par les opérateurs de compétences qui reverseront les sommes à France Compétences. Puis, au plus tard à partir du 1er janvier 2021, la contribution des entreprises sera recouvrée par les Urssaf.
Instances paritaires
- Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle
- Observatoire prospectif des métiers et des qualifications
- Opérateur de compétences
- Section professionnelle paritaire
Les missions et les moyens de ces instances paritaires sont précisés.